9e Session intensive de la JOC canadienne, les 30 juin, 1,2 et 3 juillet 1944 à Valleyfield (Québec).
1932-1945: Les débuts de la JOC et les services
Les années 30 sont des moments difficiles au plan social et économique : c'est alors la crise économique qui suit le krach boursier de 1929, le chômage généralisé surtout chez les jeunes, la délinquance juvénile avec tout l'impact social que cela peut causer. À l'époque, il n'y avait pas de service social, de bien-être social ou de programmes sociaux.
La JOC lance son premier service L'AIDE AUX DÉSEMPARÉS, au 1037 rue St-Denis, la centrale jociste d'alors, où on recueillait les sans-abri, les laissés-pour-compte... On leur offrait coucher, nourriture, orientation... La JOC représentait souvent les jeunes à la Cour et les prenait en charge pour les aider à refaire leur vie. Par ses enquêtes sur la condition de vie des jeunes travailleurs et travailleuses, par ses manifestes envoyés au gouvernement et ses activités, la JOC d'alors a sûrement influencé la création de programmes sociaux dont jouit la société aujourd'hui notamment l’assurance-chômage.
9e session intensive de la JOC canadienne, Valleyfield, Qc, 1944
Les services
Une des forces de la JOC était les SERVICES créés à la suite de l'analyse des besoins découverts chez les jeunes d'une région. Tous les services énumérés n'étaient pas nécessairement présents dans toutes les régions, cela dépendait des problèmes qui avaient été découverts lors de la révision de vie ouvrière ou en faisant la carte ouvrière de son milieu. C'était aussi des moyens de recruter des jeunes, de les former pour en faire des militantes, militants actifs soucieux de changer des choses dans leur milieu de travail et de vie.
Services sociaux : en un an la JOC a aidé 600 désemparés sous le slogan: La JOC s'empare des désemparés!
Service du soldat (formation d'équipes de correspondants et correspondantes avec les soldats au front, lien avec les jocistes en service)
Service de préparation au mariage (SPM) fondé en 1942 à la suite d'une vaste enquête sur les relations garçons-filles, qui s'est répandu dans plusieurs diocèses et dans plusieurs pays.
Service des aides familiales : regroupement des filles qui travaillaient dans les familles et amélioration de leurs conditions de travail. Ces filles, souvent originaires des régions éloignées, étaient exploitées et abusées.
Service de la Bible : diffusion de plus de 500 000 évangiles - « Faites ça et vous vivrez ». (image)
Services économiques : caisse de secours à utiliser en cas de maladie, service d'épargne, de placement, d'orientation, associations destinées aux jeunes en chômage,...
Service de loisirs et de sports
Service des malades (action surtout dans les sanatoriums)
Service d’édition : la JOC a possédé pendant plusieurs années le service des Éditions ouvrières.
Service des arts féminins
Service de préparation à l'avenir (SPA). C'était une série de 9 ou 10 ateliers traitant de la santé, du travail, du rôle de la femme, des métiers et de l'engagement social. Le SPA comprenait des questions discutées en ateliers qui débouchaient toujours sur de l'action. Le tout était présenté dans une pochette contenant des textes illustrés. Ce service a connu un certain succès, car en 59-60 on avait recruté près de 2000 participantes.
Service des camps d'été (presque dans chaque diocèse, on possédait un camp d'été pour les jeunes permettant à ceux-ci de prendre des vacances à un prix abordable, de tenir des sessions de formation, etc.)
La JOC a aussi contribué à la mise sur pied de la Société canadienne de la Bible, les Services sociaux et d'autres. Elle a inspiré la création des autres mouvements d'action catholique spécialisée : JEC (étudiants), JAC (jeunesse agricole), JIC (jeunesse indépendante), LOC (adultes ouvriers) devenu le MTC.
la Formation sociale
1935 - Délégués jocistes canadiens au Congrès de la JOC à Rome
Pour transformer le milieu dans lequel ils vivent, les jocistes doivent avoir une connaissance approfondie du milieu dans lequel ils s'insèrent. Cette formation est acquise d'abord par l'enquête sociale où les jocistes réalisent le «voir-juger-agir». Cette enquête se déroulait sur une année, ce qui donnait lieu à des actions individuelles et collectives, et se clôturait par une semaine d'activités publiques qui s'appelait « Semaine nationale des jeunes travailleurs». En plus de l'action, la formation était dispensée aussi par des cours sur les idéologies politiques, les systèmes économiques, le syndicalisme, la coopération, etc. Les militants ayant des responsabilités devaient s'inscrire à des semaines d'étude sociale. Dans les années 40, la JOC fait campagne pour la protection des jeunes filles en service domestique et les aides familiales. Elle offre un service de relations syndicales et revendique la prolongation des études jusqu'à 16 ans.
1936: Au Congrès jociste de juillet 1936, le père Henri Roy, o.m.i. lançait le mot d’ordre: «Après les Désemparés - Les loisirs». Passant tout de suite à l’action, la JOC a fait enquête. Connaissant les besoins de la masse, la JOC maintenant est en état d’organiser les loisirs de la jeunesse. L’enquête a durée de septembre 1936 à septembre 1937. Elle fut profonde, à point, complète. (Jeunesse Ouvrière, déc.1937, p.10.)
Visionnez le film muet produit par la JOC: Le second congrès général de la J.O.C. canadienne, le 23 juillet 1939, 21 min. 03, Fonds Jeunesse ouvrière catholique, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
1940-1942 : Les hommes de 21 ans et plus étant recrutés pour le service militaire, la JOC organise un secteur Pré-JOC et met sur pied le Service de soldat.
1943 : Mise sur pied du Service de préparation au mariage (SPM).
1944 : la JOC est présente dans les diocèses suivants: Montréal, Trois-Rivières, Toronto (Ontario), Saint-Hyacinthe, Nicolet, Chicoutimi, Cornwall (Ontario), Joliette, Sherbrooke, Saint-Jean, Valleyfield, Ottawa, Québec, Mont-Laurier, Saint-Boniface (Manitoba), Timmins (Ontario). Des mouvements JOC sont en développement à Moncton, Sault-Ste-Marie, Amos et Hearst .